7 nov. 2011

Elections 2011

Et voilà, les présidentielles 2011, ça c’est fait ! Les résultats provisoires annoncent Daniel Ortega vainqueur avec plus de 65% des suffrages, le second Fabio Gadea ferait un score de 25%. Les sondages d’avant scrutin avait prédit une telle victoire. A Daniel Ortega de montrer ces 4 prochaines années que son programme annoncé pendant la campagne électorale sera mené à bien.

Mais revenons un peu sur l’expérience d’un scrutin à Wawashang, comme je le mentionnais dans mon précédent article sur les élections.

Dimanche 6 novembre 2011, le bureau de vote de Pueblo Nuevo et de toute la région se trouvait à l’école Bello Amanecer. Il a ouvert à 6h le matin et cela jusqu’à 18h le soir. Il était tenu par les délégués du conseil suprême électoral (CSE) en provenance de Laguna de Perlas, chef-lieu de la municipalité. Des observateurs des différents partis étaient également présents pour vérifier que le scrutin se passe sans disfonctionnements. A Pueblo Nuevo, trois salles de classe avaient été ouvertes pour l’occasion. De ce que j’ai compris d’un délégué du CSE, c’est pour aller plus rapidement. Ça n’a pas empêché les longues files d’attente sous le chaud soleil du Nicaragua.

Pour ma part, j’ai rejoint l’école à 9h. Au portail d’entrée, trois policiers faisaient le tri. Ne pouvait entrer que les gens muni d’une carte de vote. En fait, il s’agit ici de leur cedula qui contient leur numéro d’identité (un peu comme notre numéro AVS) et qui sert de papier d’identité pour tout. Chaque électeur devant aller faire valider sa cedula deux semaines avant la votation afin que le CSE puisse faire les vérifications nécessaires (En aparté, pour recevoir sa cedula, un nicaraguayen doit se rendre dans un chef-lieu d’une municipalité. Il y en a 3 à « proximité de Pueblo Nuevo, tous situé à plus d’une heure de panga. Pas évident donc pour des communautés rurales de trouver le temps et l’argent pour obtenir son papier d’identité qui parfois fait jusqu’à 6mois pour être délivré. De ce que j’ai entendu, il semblerait que 30% de la population dans la région de Wawashang n’a pas sa cedula). Pour ma part, je suis resté à l’entrée de l’école appuyé sur une barrière à observer la procession calme des électeurs. A cause de certaines lois nicaraguayennes qui interdisent de boire de l’alcool, de porter une arme ou de faire du bruit pendant la période de vote (durant 72h depuis le coucher du soleil avant le jour du vote) l’ambiance était sereine. Cela faisait bizarre, car normalement avec la quantité de gens qui était présent dans le village, il y a toujours du bruit ou de la musique. Ce jour-là, l’animation était silencieuse.

Après avoir attendu et vu le défilement des gens, je ne voulais pas rentrer bredouille. J’ai donc demandé au policier si je pouvais entrer et observer ce qui se passait. M’ayant interrogé sur mon appartenance politique, j’ai reçu l’autorisation d’entrer (waouh, quelle surprise). Sans mentir, j’ai répondu que j’étais là pour comprendre le fonctionnement du scrutin et que j’étais sous aucune influence de quelconque parti.

Je me suis donc approché des délégués du CSE et des observateurs de partis pour me renseigner d’avantage sur le déroulement de vote. A l’entrée des trois salles de classes, il y avait des listes affichées pour dire dans quelle salle de vote aller remplir son bulletin. Il n’était pas toujours évident de s’approcher de ces listes et certains nicas demandaient l’aide de délégués du CSE pour connaître quelle file rejoindre. Une fois cela réussi, il faut attendre son tour de vote. Pour se protéger du soleil matinal quelques parapluies avaient fleuris les files d’attente. Une fois sur le palier de la salle de vote et ayant reçu l’invitation du délégué CSE, l’électeur entre dans la salle de classe spécialement aménagée pour l’élection. Il se dirige vers le bureau du délégué qui lui prend sa cedula, reçoit son bulletin de vote et les explications qui vont avec. Il s’en va ensuite derrière un carton estampillé : « CSE ; Fortaleciendo la Democracia » pour mettre ses 4 croix.

Après coup, il se dirige vers l’urne de vote, là aussi un carton du CSE. Puis retourne au bureau où on lui redonne sa cedula après l’avoir biffé de la liste de vote. Pour éviter toute fraude, le pouce droit de chaque votant est marqué à l’encre indélébile. L’électeur sort ainsi du bureau de vote avec un petit papier sur son doigt et la fierté du devoir accompli.

J’ai profité d’être dans l’arène pendant une heure pour discuter sur le nombre de fois que les gens allaient voter (à priori une fois chaque 4ans, comparé à nos 2-3fois par an c’est le fossé), sur leur manière de s’habiller comme un dimanche, sur la distance entre leur maison et ce bureau de vote et sur leur espérance du résultat. Tout cela était bien captivant et enrichissant, mais je ne suis pas sûr que le poids des quelques 1’000 votants de Pueblo Nuevo ait pesé lourd dans la balance ortegane.

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