30 sept. 2011

Mi-séjour, quelques nouvelles à diffuser

Ma lettre de nouvelles pour la moitié de mon séjour est dorénavant disponible en ligne. N'hésitez pas à l'imprimez et la diffuser à vos connaissances, histoire de faire fonctionner l'échange nord-sud ;-)

Ici la NEWSLETTER

Je suis content de pouvoir partager avec vous ces expériences et j'espère que vous trouverez du plaisir à les lire et ainsi apprendre un peu plus sur le Nicaragua et la culture centre-américaine. Je vais profiter du mois d'octobre pour découvrir un peu plus le reste du pays avec quelques jours de vacances et de dépaysement. ABE

25 sept. 2011

Travail communautaire

J'ai passé la fin de cette semaine à Kahka Creek afin de poursuivre les inventaires forestiers. Mais comme ici le programme peut toujours subir des changements de dernière minute, j'ai eu le privilège de donner un coup de main pour un travail communautaire.

En effet, autour de Pueblo Nuevo, plusieurs hameaux sont regroupés en communauté, notamment la bourgade de Punta Fusil un peu plus au nord de la réserve. Régulièrement et sous la direction de Don Nieve, ancien commandant chez les contras (l'opposition au mouvement sandiniste), la communauté se retrouve pour améliorer ça-et-là quelques éléments utiles à tous.

L'équipe de la réserve de Kahka Creek (Don Miguel en tête), joue un rôle important au sein de cette communauté. En effet, bien que n'appartenant à aucun groupe, la réserve de Kahka Creek peut mettre à disposition de la communauté d'importantes ressources inaccessibles financièrement pour les bénéficiaires (tronçonneuse, essence, ciment,…). La communauté quant à elle apporte essentiellement sa main d'oeuvre. Ainsi Don Miguel participe avec Don Nieve à quasi toutes les réalisations collectives.

La plupart des ponts qui relient Pueblo Nuevo à Punta Fusil ont été réalisé par la communauté, l'entretien du chemin également. Ce jour-là, nous avons amassé des pierres afin de les utiliser pour créer un trottoir sur une partie du chemin à la sortie de Pueblo Nuevo qui est toujours gorgé d'eau.

Avec Don Miguel, Don Tito et Efraïn, nous avons mis à disposition nos bras et le vaillant âne de Kahka Creek pour le transport des pierres. Les autres sont venus petit-à-petit apporter leur soutien, avec un cheval pour le transport des pierres ou des bras… Au total, nous étions une quinzaine à travailler avec 3 chevaux et 1 âne pour le transport des pierres. Le chargement des pierres et les agréables pauses s'alternent au rythme des « ordres du commandant Nieve ». Lui,
c'est un illustre personnage de la communauté avec ses antécédents guérilleros, ses 19 enfants et ses deux femmes partageant la même maison.

Le chemin toujours gorgé d'eau n'est vraiment pas praticable à pied. Ainsi un trottoir sera construit et les flaques d'eau seront comblées (enfin normalement). Cela permettra d'améliorer l'accès du chemin à l'ensemble de la communauté.

Je me réjouis de voir une fois que la construction sera terminée. Je redonnerai des nouvelles du chemin.

16 sept. 2011

Independancia

Le 14 et le 15 septembre sont jours fériés au Nicaragua. En effet, il s'agit de deux jours d'indépendance.

Commençons avec un peu d'Histoire…
Après plus de 300 ans depuis l'arrivée de Christophe Colomb (1502), le 15 septembre 1821, le Nicaragua signe un acte d'indépendance avec l'Espagne qui gouverne sur quasi l'ensemble de l'Amérique Latine. Le Nicaragua devient donc indépendant et rejoint la nouvelle Fédération
d'Amérique Centrale. Malgré cela, la position stratégique du Nicaragua attire les convoitises des américains et des britanniques qui prévoient de construire un canal navigable entre les deux océans.
A l'intérieur du pays, les libéraux et les conservateurs se disputent le pouvoir. En 1855, Les libéraux de Léon demandent l'aide de William Walker (USA) pour attaquer les conservateurs de Granada. Cet américain conquérant qui aura 2ans auparavant tenté un coup d'état au Mexique,
fait tomber Granada avec 56 partisans. Pris au jeu, Walker s'autoproclame président du Nicaragua. II annonce son intention de contrôler l'ensemble de l'Amérique Centrale en envahissant le Costa Rica. Les Etats de la Fédération d'Amérique Centrale s'unissent pour
couper court aux projets de Walker. En 1856, le 14 septembre, en perdant la bataille de San Jacinto, Walker perd son pouvoir. Les conservateurs installeront leur nouveau gouvernement à Managua.

Dans ce contexte, chaque année, les 14 et 15 septembre sont célébrés de manière très traditionnelle par des défilés.

Cette année à Wawashang, la centaine d'élèves n'a pas échappé à cette tradition. Après quelques répétitions en début de semaine au stade de baseball, tout le monde était fin prêt mercredi matin, le 14, à 7h30 au débarcadère du centre. Il aura fallu 3 voyages en bateau pour amener tout ce petit monde (y compris professeurs) à Pueblo Nuevo.
Vers 9h, le directeur de l'école, le Professeur Winston Cash, annonçait le regroupement de ses élèves. Les trois volées se sont regroupées en quatre groupes : les 3e années devant, puis les filles, les 2e années et les 1ère année. Alignés deux par deux, la procession jusqu'au terrain de sport pouvait avoir lieu. Tous marchaient synchrones, d'un pas décidé et ferme qui donnait le rythme.

C'était le grand jour également pour les quelques 150 élèves des pré-scolaires, primaires et secondaires de Pueblo Nuevo qui auront répétés depuis le début du mois d'août. Le long et lent serpent des élèves regroupé également deux par deux selon les classes avançait aux battements de la demi-douzaine de tambours, c'était impressionnant.

Comme dans un cortège digne de ce nom, Pueblo Nuevo dispose donc d'un groupe de musique et d'une douzaine de danseuses. Arrivés tous sur le terrain de sport qui officie en temps normal comme terrain de baseball, les élèves se sont placés, en groupe, face à l'estrade officielle. Sur celle-ci se succéda tout au long de la matinée des discours des représentants des écoles, du ministère de l'éducation et des autorités locales. Les élèves ont aussi eu droit à la parole en récitant par cœur l'un ou l'autre célèbre poème ou même en entonnant des chansons.

Le beau temps était de la partie pour la joie des organisateurs, mais pas celle des étudiants qui cuisaient au soleil. Heureusement des nuages sont venus offrir parfois quelques secondes d'ombre aux fronts dégoulinants. Des poches d'eau et autres boissons circulaient également dans les rangs.

Après la partie officielle, le spectacle a pu enfin commencer. Le Centro de Education Ambiental et Agroforestal (CEAA) de Wawashang a proposé une jolie chorégraphie qui annoançait le départ du cortège. Tous les élèves se sont alors mis en rang par deux et ont défilés dans l'étroit village. Le parcours, bien que simple (place de sport, débarcadère 1, débarcadère 2 et retour à la place de sport) laissait entrevoir quelques embouteillages inévitables lors des croisements. Le groupe de musique donnait le rythme aux sons de leurs caisses claires et de la grosse caisse. Les spectateurs essayaient de suivre la procession en marchant et en changeant de point d'observation à côté des élèves. Comme si tout le village était en mouvement.

Le retour à la place de sport devait annoncer la fin du défilé, pourtant les cheersleaders ont encore offert aux spectateurs une prestation sans fin. Les pauvres, elles transpiraient énormément et le groupe de musique qui leur donnait le rythme n'a pas voulu s'arrêter…

Finalement, il n'y a pas eu de feux d'artifices, ni de stands ou de soupe au chou (ah les traditions !) mais l'ambiance était joviale et surtout c'était un jour férié. Le lendemain, aucune cérémonie officielle n'était prévue à Pueblo Nuevo ou Wawashang. Dans les autres grandes villes du pays c'est la fête pendant 2 jours. Ici ce fût un deuxième jour férié…

12 sept. 2011

Le coin culinaire de Wawashang

J'ai parfois parlé dans mes précédents posts de la nourriture nicaraguayenne et celle que l'on peut manger ici à Wawashang. J'en profite aujourd'hui pour écrire un article sur le point de rassemblement (trois fois par jour) de tous les étudiants, professeurs, techniciens et travailleurs du centre d'éducation et d'agroforesterie.

Le comedor (salle à manger) ne peut pas accueillir tout le monde, mais les repas sont servis entre 7h et 8h pour le déjeuner, entre 12h et 13h pour le diner et entre 17h et 18h pour le souper. Il y a un tournus et tout le monde peut ainsi manger. Le matin et le soir, les travailleurs et techniciens ne mangent pas forcément au comedor.

La cuisine de Wawashang, c'est ça !



Actuellement, la cuisine est tenue par Asusana avec Elena et Carmen pour l'appuyer. Elles préparent la cuisine pour 150 personnes. C'est dire que les 15kg de riz et 15kg d'haricots rouges (frijoles) cuisinés trois fois par jours demandent un travail considérable. Ces aliments de base servis à chaque repas sont accompagnés en fonction de l'arrivage : bananes frites, légumes, pommes-de-terre, poulet, porc, crevettes, fromage ou même spaghettis enrichissent les assiettes.

Malgré la variété des aliments énumérés, les repas restent principalement les mêmes. Les produits viennent avec la panga commerciale une ou deux fois par semaine. Les haricots et les bananes sont normalement produits à Wawashang.

Avant de cuisiner les frijoles récoltés sur le site de Wawashang, il faut les trier pour sortir les beans pas mûrs ou les petites pierres. Ce travail titanesque prend beaucoup de temps et plusieurs personnes s'attèlent à cette tâche quasi tous les jours.

Le riz provient des rizières du centre du pays. Quelques cultures se trouvent dans la région, mais la consommation du centre de Wawashang est telle que la production locale ne suffirait pas. Cet aliment n'est pas cultivé au centre, car il demande un entretien important et surtout une disponibilité en eau qui ne se trouve pas ici. L'eau consommée à Wawashang est pompée d'un puits. Il serait disproportionné de l'utilisée pour des rizières.

Parfois, la cuisine prépare pour accompagner les plats et le fromage du pain. La recette de la pâte est simple : de la farine, de l'eau avec du lait en poudre, de la margarine, de la levure et du sel et du sucre. Les moules permettent de faire des boules de pain qui vont lever pendant la cuisson. L'autre jour, j'ai essayé de leur apprendre à tresser. C'était bien drôle, même si cette pâte à pain n'a pas le goût de la tresse au beurre.

6 sept. 2011

4jours au Rio San Juan

J'ai pu profiter de 4 jours dans le département du Rio San Juan (au sud du pays) qui marque le frontière naturelle avec le Costa Rica, bien que le Rio soit entièrement Nicaraguayen. Aux abords du fleuve la nature est abondante et variée. J'ai effectué le trajet jusqu'à San Carlos principalement pour renouveler mon visa en passant la frontière à Los Chiles. Mais j'ai également pu découvrir de merveilleux endroits, plus de détails ci-dessous.

Visa au Costa Rica

Après presque 3mois au Nicaragua, il était temps de renouveler mon visa touristique pour continuer à travailler au sein de FADCANIC sans encombres administratives.
Depuis Bluefields, c'est une aventure pour atteindre San Carlos qui se situe au bord du Lac Nicaragua et de l'embouchure du Rio San Juan : 2h de panga jusqu'à Rama, puis 5h de bus pour Juigalpa et finalement 4h de bus jusqu'à San Carlos. Jusqu'à Juigalpa, c'est très vallonné et ça ressemble aux montagnes russes. La deuxième partie du voyage en bus emprunte une route en construction par endroit, ce qui rends certains passages assez cocasses, notamment quand le pont est en construction. Avec les bus « ordinario », le voyage est rythmé par les montées et descentes des passagers, parfois bondé le bus peut se retrouvé vide en peu de temps.
A San Carlos, les bureaux récents de l'immigration sont au bord du lac. Une fois les formalités remplies, il faut embarquer dans un bateau qui effectue le passage par le Rio Frio jusqu'à Los Chiles. Le voyage dure 1h30 et permet de savourer une grande variété de faune et flore. Débarqués au Costa Rica, les douaniers procèdent au contrôle des bagages de tous les passagers alignés dans le premier hangar. Un peu plus loin, le paiement de la taxe de la zone portuaire se fait à un guichet sans cachet. En remontant la rue et sans grande indication, les agréables douaniers du bureau de l'immigration du Costa Rica tamponnent les passeports. J'ai reçu, sans problème, mon stampf de sortie 1h plus tard, idéal pour reprendre le bateau suivant pour retourner au Nicaragua. Je profite tout de même d'une courte visite de Los Chiles pour pouvoir dire aujourd'hui que je suis déjà allé au Costa Rica ;-)




Visite de San Carlos et sa région

Après l'escapade costa-ricaine, je profite de la belle région de San Carlos pour visiter le Rio San Juan. Le bateau matinal « rapide » nous emmène jusqu'à El Castillo en 1h30. Ce village situé à mi-distance entre le lac Nicaragua et la mer Caraïbe est un point stratégique dans la route marchande de l'époque. Une forteresse y a été construite en 1675 pour surveiller le fleuve et résister les pirates malintentionnés. Malgré les attaques, l'imposante citadelle a tenu le choc. Aujourd'hui transformé en musée et en bibliothèque, elle trône toujours sur le Rio San Juan et El Castillo. Un peu plus en amont, la communauté de Sabalo s'est considérablement développée après la 2e guerre mondiale. En mal de ressources, les Etats-Unis encourageaient la production d'aliments. Des familles entières sont venues dans la réserve naturelle de l'Indio Maïz, la plus grande du pays, pour cultiver des terres a priori hostile à la culture de par sa végétation abondante. Aujourd'hui des programmes d'aide au développement européens permettent la production de cacao et l'écotourisme est en plein essor. De splendides et confortables lodges bordent le rio et proposent en plus de leur cadre idyllique, des visites de la végétation et de la faune dans la forêt tropicale ainsi que des tours en kayak. Naviguer sur ce rio c'est vraiment comme se balader dans un musée vivant avec les cris des singes, les parades de nombreux différents oiseaux, tortues, papillons tout cela dans une végétation luxuriante. Cela vaut bien le détour.
L'agréable ville de San Carlos est un point stratégique commercial et touristique. Elle se trouve au carrefour de la voie navigable entre Granada et San Juan de Nicaragua et le deuxième poste frontière reconnu avec le Costa Rica. Bon nombre de touristes emprunte ce passage-là qui est clairement plus agréable que celui sur la côte Pacifique. C'est également le point de départ pour visiter le magnifique archipel des Iles Solentianes que je n'ai pas eu l'occasion de voir. Une importante production d'artisanat en bois est fabriquée sur ces îles.



Maintenant, je retourne à Wawashang pour le reste du mois de septembre.

1 sept. 2011

Raphanica de nouveau en images

Après quelques soucis pour voir les images, les diaporamas sont de nouveau visibles directement depuis le blog. En voici la preuve avec quelques images des premiers défilés des préscolaires pour ce mois de septembre qui rime avec fête de l'indépendance et défilés.



Désolé pour ce petit problème et merci à ceux qui me l'ont fait remarquer. A très bientôt