Le 14 et le 15 septembre sont jours fériés au Nicaragua. En effet, il s'agit de deux jours d'indépendance.
Commençons avec un peu d'Histoire…
Après plus de 300 ans depuis l'arrivée de Christophe Colomb (1502), le 15 septembre 1821, le Nicaragua signe un acte d'indépendance avec l'Espagne qui gouverne sur quasi l'ensemble de l'Amérique Latine. Le Nicaragua devient donc indépendant et rejoint la nouvelle Fédération
d'Amérique Centrale. Malgré cela, la position stratégique du Nicaragua attire les convoitises des américains et des britanniques qui prévoient de construire un canal navigable entre les deux océans.
A l'intérieur du pays, les libéraux et les conservateurs se disputent le pouvoir. En 1855, Les libéraux de Léon demandent l'aide de William Walker (USA) pour attaquer les conservateurs de Granada. Cet américain conquérant qui aura 2ans auparavant tenté un coup d'état au Mexique,
fait tomber Granada avec 56 partisans. Pris au jeu, Walker s'autoproclame président du Nicaragua. II annonce son intention de contrôler l'ensemble de l'Amérique Centrale en envahissant le Costa Rica. Les Etats de la Fédération d'Amérique Centrale s'unissent pour
couper court aux projets de Walker. En 1856, le 14 septembre, en perdant la bataille de San Jacinto, Walker perd son pouvoir. Les conservateurs installeront leur nouveau gouvernement à Managua.
Dans ce contexte, chaque année, les 14 et 15 septembre sont célébrés de manière très traditionnelle par des défilés.
Cette année à Wawashang, la centaine d'élèves n'a pas échappé à cette tradition. Après quelques répétitions en début de semaine au stade de baseball, tout le monde était fin prêt mercredi matin, le 14, à 7h30 au débarcadère du centre. Il aura fallu 3 voyages en bateau pour amener tout ce petit monde (y compris professeurs) à Pueblo Nuevo.
Vers 9h, le directeur de l'école, le Professeur Winston Cash, annonçait le regroupement de ses élèves. Les trois volées se sont regroupées en quatre groupes : les 3e années devant, puis les filles, les 2e années et les 1ère année. Alignés deux par deux, la procession jusqu'au terrain de sport pouvait avoir lieu. Tous marchaient synchrones, d'un pas décidé et ferme qui donnait le rythme.
C'était le grand jour également pour les quelques 150 élèves des pré-scolaires, primaires et secondaires de Pueblo Nuevo qui auront répétés depuis le début du mois d'août. Le long et lent serpent des élèves regroupé également deux par deux selon les classes avançait aux battements de la demi-douzaine de tambours, c'était impressionnant.
Comme dans un cortège digne de ce nom, Pueblo Nuevo dispose donc d'un groupe de musique et d'une douzaine de danseuses. Arrivés tous sur le terrain de sport qui officie en temps normal comme terrain de baseball, les élèves se sont placés, en groupe, face à l'estrade officielle. Sur celle-ci se succéda tout au long de la matinée des discours des représentants des écoles, du ministère de l'éducation et des autorités locales. Les élèves ont aussi eu droit à la parole en récitant par cœur l'un ou l'autre célèbre poème ou même en entonnant des chansons.
Le beau temps était de la partie pour la joie des organisateurs, mais pas celle des étudiants qui cuisaient au soleil. Heureusement des nuages sont venus offrir parfois quelques secondes d'ombre aux fronts dégoulinants. Des poches d'eau et autres boissons circulaient également dans les rangs.
Après la partie officielle, le spectacle a pu enfin commencer. Le Centro de Education Ambiental et Agroforestal (CEAA) de Wawashang a proposé une jolie chorégraphie qui annoançait le départ du cortège. Tous les élèves se sont alors mis en rang par deux et ont défilés dans l'étroit village. Le parcours, bien que simple (place de sport, débarcadère 1, débarcadère 2 et retour à la place de sport) laissait entrevoir quelques embouteillages inévitables lors des croisements. Le groupe de musique donnait le rythme aux sons de leurs caisses claires et de la grosse caisse. Les spectateurs essayaient de suivre la procession en marchant et en changeant de point d'observation à côté des élèves. Comme si tout le village était en mouvement.
Le retour à la place de sport devait annoncer la fin du défilé, pourtant les cheersleaders ont encore offert aux spectateurs une prestation sans fin. Les pauvres, elles transpiraient énormément et le groupe de musique qui leur donnait le rythme n'a pas voulu s'arrêter…
Finalement, il n'y a pas eu de feux d'artifices, ni de stands ou de soupe au chou (ah les traditions !) mais l'ambiance était joviale et surtout c'était un jour férié. Le lendemain, aucune cérémonie officielle n'était prévue à Pueblo Nuevo ou Wawashang. Dans les autres grandes villes du pays c'est la fête pendant 2 jours. Ici ce fût un deuxième jour férié…
16 sept. 2011
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