Vendredi dernier, c’était la promotion à l’école de Wawashang, el Centro de Education en Agroforesteria y Ambiente (CEAA). Lors de cette journée, une grande fête était organisée pour les 3e années qui terminent leurs études à Wawashang avec l’obtention d’un titre de technicien basique rural en agroforesterie et en environnement.
Les familles (surtout les mamans et les enfants) étaient invitées à venir célébrer de manière conviviale les élèves gradués au centre de Wawashang. Certaines familles ont aussi passé quelques jours au centre pour voir l’environnement dans lequel leur enfant avait passé 3 années.
La grande cérémonie s’est déroulée à la menuiserie que les élèves avaient soigneusement, les jours précédents, nettoyée, rangée et décorée aux couleurs de FADCANIC. Dans la salle ainsi transformée, le directeur Winston Cash attendait jusqu’à 400 personnes. Il était nécessaire d’apporter beaucoup de chaises (même si cela n’a pas suffi). Ce sont les élèves qui ont officié de déménageurs.
La cérémonie devait commencer à 14h, l’entrée des élèves a débuté avec du retard. Nous avons eu droit à un lent et long cortège de plus d’une heure sur une musique en boucle ; chaque étudiant entrant au pas synchronisé avec à son bras sa maman (ou une femme proche) pour les garçons ou son papa (ou un homme proche) pour les filles. Une fois que la quarantaine d’élèves ayant accompli les 3 années de cursus était en place sur l’estrade, les discours, chants et poèmes se sont succéder, avec notamment un important discours du président de FADCANIC et de la représentante de l’ambassade de Norvège qui est un partenaire incontournable pour le CEAA. La mythique remise des titres avec le changement de côté de la frange sur le chapeau carré était un peu chaotique, car les diplômés se marchaient un peu dessus entre la pose photo pour la famille et la poignée de main officielle. Au final, tous ont reçu un beau diplôme et ont pu être félicité par l’assistance lors d’un moment assez émouvant, pas sûr qu’ils se reverront entre eux. Que dire des échanges de mails ou de téléphones lorsque presque aucun moyen de communication n’existe.
Pour clôturer la promotion, une ultime photo de famille a réuni tous les étudiants gradués. Il s’avère que sur les 36 étudiants, 19 proviennent d’une volée de jeunes qui ont passé 3années à étudier tous les jours en internat et les 17 autres sont des adultes des communautés avoisinantes qui ont fait une formation sur 3ans aussi en venant étudier en cours d’emploi tous les mercredis.
La soirée continuait avec un repas servi à l’ensemble des invités, des familles et des étudiants. Le noyau officiel avec les partenaires, les représentants de FADCANIC, l’équipe technique du centre ainsi que les profs du CEAA s’est réunis autour d’une tablée plus que pleine ; des vivres et des boissons en suffisance. Des discussions animées, un excellent repas et pour finir des chansons agréables interprétées par Leonidas, un prof du CEAA.
Le lendemain, la plupart des élèves était partis, les profs ont aussi quitté les lieux le même wknd. Du coup, il ne reste plus que quelques personnes au centre de Wawashang avec un silence et plus aucune animation. C’était une chouette expérience très conviviale que de vivre avec les profs, les élèves, l’équipe technique et les travailleurs de FADCANIC ici à Wawashang.
28 nov. 2011
24 nov. 2011
Après plus de 140 jours, enfin....
Ce jeudi 24 novembre 2011 restera gravé dans mon expérience à Wawashang.
De retour au CAF (le centre de Wawashang où j'habite et travaille) après une journée participative à la réserve de Kahka Creek (plus d'info dans un prochain post), j'ai appris que le technicien de WifiNic qui planchait sur l'antenne depuis hier matin avait enfin terminé avec réussite son boulot.
Et oui, après avoir entendu à maintes reprises depuis mon arrivée à Wawashang début juillet que la connexion Internet serait rétablie le prochain mercredi (sans connaitre de quelle semaine), cela s'est enfin réalisé. Cela faisait plus de 6 mois que l'antenne satellite était hors d'usage. Après semble-t-il des tracas à la douane et autre problèmes administratifs, le matériel de réparation est finalement arrivé mercredi (hier) à Wawashang. La réparation et le changement des pièces n'aura pas duré aussi longtemps que l'obtention d'une nouvelle licence (autorisation) d'utilisation du satellite mexicain, loué par l'entreprise WifiNic.
Tout le monde ici est soulagé d'être enfin de nouveau connecté avec le monde et pouvoir échanger des mails pour l'organisation du travail (moi le premier ;-) ). La réparation de cette antenne ne change toutefois pas le problème de communication par téléphone puisque l'antenne de téléphonie mobile la plus proche se trouve à plus de 15km et le signal est très faible, changeant et pas bien réparti ici à Wawashang.
De retour au CAF (le centre de Wawashang où j'habite et travaille) après une journée participative à la réserve de Kahka Creek (plus d'info dans un prochain post), j'ai appris que le technicien de WifiNic qui planchait sur l'antenne depuis hier matin avait enfin terminé avec réussite son boulot.
Et oui, après avoir entendu à maintes reprises depuis mon arrivée à Wawashang début juillet que la connexion Internet serait rétablie le prochain mercredi (sans connaitre de quelle semaine), cela s'est enfin réalisé. Cela faisait plus de 6 mois que l'antenne satellite était hors d'usage. Après semble-t-il des tracas à la douane et autre problèmes administratifs, le matériel de réparation est finalement arrivé mercredi (hier) à Wawashang. La réparation et le changement des pièces n'aura pas duré aussi longtemps que l'obtention d'une nouvelle licence (autorisation) d'utilisation du satellite mexicain, loué par l'entreprise WifiNic.
Tout le monde ici est soulagé d'être enfin de nouveau connecté avec le monde et pouvoir échanger des mails pour l'organisation du travail (moi le premier ;-) ). La réparation de cette antenne ne change toutefois pas le problème de communication par téléphone puisque l'antenne de téléphonie mobile la plus proche se trouve à plus de 15km et le signal est très faible, changeant et pas bien réparti ici à Wawashang.
14 nov. 2011
La tradition culinaire nicaraguayenne.
Dans ses plats les plus traditionnels, le Nicaragua compte avec le gallo pinto et sa légendaire bière, la Toña. Voici un petit survole de ces traditions.
Le Gallo Pinto qui se prononce [gaio pinto] est un plat typique et indémodable au Nicaragua, mais également dans toute l’Amérique latine ("Pinto" au Costa Rica, "Casamiento" au Salvador, "Congri" à Cuba, Puerto Rico et en République Dominicaine, "Tacu Tacu" au Pérou et "Calentado paisa" en Colombie, notamment). Il se prépare de différente manière dans ces différents pays mais les ingrédients de base sont toujours du riz et des haricots rouges (frijoles en espagnol) que l’on mélange ensemble. Ces deux aliments restent les aliments de base de tout plat ici au Nicaragua (cf. article sur la cuisine à Wawashang).
Son origine est inconnue, mais le gallo pinto a joué un rôle important dans nombreuses cultures latino-américaines. Evidemment, les nicaraguayens réclament sa création et disent que le costaricains leur ont volé le mythe. De nombreuses légendes ont été écrite à ce sujet, dont celle-ci-après : En 1930 à San Sebastián (banlieue de San José au Costa Rica), Don Barnabé un agriculteur invita plein de gens à célébrer le jour de San Sebastián. Il annonça qu’il allait tuer son coq (gallo) tacheté (manchado ou pinto) engraissé depuis des mois. Tellement de personnes répondirent présentes qu’il n’y eu pas assez de viande pour tout le monde. Les cuisinières trouvèrent une solution d’urgence en faisant un mélange de riz et de frijoles pour, au moins, servir quelque chose aux invités. Les jours suivants, les invités lésés, pour se moquer de la famille hôte, se demandaient mutuellement s’ils avaient essayé le « Gallo Pinto » de Don Barnabé ?, en pensant aux seuls riz et haricots qui furent servis. Ainsi le mélange de riz et de frijoles commença à s’appeler « Gallo Pinto ».
L’histoire ne raconte pas ce que burent les invités de Don Barnabé, mais les nicaraguayens sont de réels fans de deux boissons, la bière et le rhum, parlons ici du premier breuvage.
L’histoire de la bière nicaraguayenne débute en 1926, lorsqu’au marché oriental de Managua une famille commença à fabriquer la bière « Xolotlan », du nom du lac de Managua. Dès le début, cette bière rencontra un succès fou. En 1945, son nom fut changé en « Victoria » en l’honneur du triomphe des alliés de la 2e guerre mondiale. En 1977, la famille Pellas commença à son tour à fabriquer une bière savoureuse, la Toña. Aujourd’hui c’est la bière la plus vendue et la plus populaire du Nicaragua. La consommation annuelle par nicaraguayen est de 17.3 litres. En 1994, les deux familles se mirent ensemble pour former une des entreprises actuellement les plus prospères du pays, la Compañia Cervecera de Nicaragua (l’association de brasserie du Nicaragua).
Le Gallo Pinto qui se prononce [gaio pinto] est un plat typique et indémodable au Nicaragua, mais également dans toute l’Amérique latine ("Pinto" au Costa Rica, "Casamiento" au Salvador, "Congri" à Cuba, Puerto Rico et en République Dominicaine, "Tacu Tacu" au Pérou et "Calentado paisa" en Colombie, notamment). Il se prépare de différente manière dans ces différents pays mais les ingrédients de base sont toujours du riz et des haricots rouges (frijoles en espagnol) que l’on mélange ensemble. Ces deux aliments restent les aliments de base de tout plat ici au Nicaragua (cf. article sur la cuisine à Wawashang).
Son origine est inconnue, mais le gallo pinto a joué un rôle important dans nombreuses cultures latino-américaines. Evidemment, les nicaraguayens réclament sa création et disent que le costaricains leur ont volé le mythe. De nombreuses légendes ont été écrite à ce sujet, dont celle-ci-après : En 1930 à San Sebastián (banlieue de San José au Costa Rica), Don Barnabé un agriculteur invita plein de gens à célébrer le jour de San Sebastián. Il annonça qu’il allait tuer son coq (gallo) tacheté (manchado ou pinto) engraissé depuis des mois. Tellement de personnes répondirent présentes qu’il n’y eu pas assez de viande pour tout le monde. Les cuisinières trouvèrent une solution d’urgence en faisant un mélange de riz et de frijoles pour, au moins, servir quelque chose aux invités. Les jours suivants, les invités lésés, pour se moquer de la famille hôte, se demandaient mutuellement s’ils avaient essayé le « Gallo Pinto » de Don Barnabé ?, en pensant aux seuls riz et haricots qui furent servis. Ainsi le mélange de riz et de frijoles commença à s’appeler « Gallo Pinto ».
L’histoire ne raconte pas ce que burent les invités de Don Barnabé, mais les nicaraguayens sont de réels fans de deux boissons, la bière et le rhum, parlons ici du premier breuvage.
L’histoire de la bière nicaraguayenne débute en 1926, lorsqu’au marché oriental de Managua une famille commença à fabriquer la bière « Xolotlan », du nom du lac de Managua. Dès le début, cette bière rencontra un succès fou. En 1945, son nom fut changé en « Victoria » en l’honneur du triomphe des alliés de la 2e guerre mondiale. En 1977, la famille Pellas commença à son tour à fabriquer une bière savoureuse, la Toña. Aujourd’hui c’est la bière la plus vendue et la plus populaire du Nicaragua. La consommation annuelle par nicaraguayen est de 17.3 litres. En 1994, les deux familles se mirent ensemble pour former une des entreprises actuellement les plus prospères du pays, la Compañia Cervecera de Nicaragua (l’association de brasserie du Nicaragua).
7 nov. 2011
Elections 2011
Et voilà, les présidentielles 2011, ça c’est fait ! Les résultats provisoires annoncent Daniel Ortega vainqueur avec plus de 65% des suffrages, le second Fabio Gadea ferait un score de 25%. Les sondages d’avant scrutin avait prédit une telle victoire. A Daniel Ortega de montrer ces 4 prochaines années que son programme annoncé pendant la campagne électorale sera mené à bien.
Mais revenons un peu sur l’expérience d’un scrutin à Wawashang, comme je le mentionnais dans mon précédent article sur les élections.
Dimanche 6 novembre 2011, le bureau de vote de Pueblo Nuevo et de toute la région se trouvait à l’école Bello Amanecer. Il a ouvert à 6h le matin et cela jusqu’à 18h le soir. Il était tenu par les délégués du conseil suprême électoral (CSE) en provenance de Laguna de Perlas, chef-lieu de la municipalité. Des observateurs des différents partis étaient également présents pour vérifier que le scrutin se passe sans disfonctionnements. A Pueblo Nuevo, trois salles de classe avaient été ouvertes pour l’occasion. De ce que j’ai compris d’un délégué du CSE, c’est pour aller plus rapidement. Ça n’a pas empêché les longues files d’attente sous le chaud soleil du Nicaragua.
Pour ma part, j’ai rejoint l’école à 9h. Au portail d’entrée, trois policiers faisaient le tri. Ne pouvait entrer que les gens muni d’une carte de vote. En fait, il s’agit ici de leur cedula qui contient leur numéro d’identité (un peu comme notre numéro AVS) et qui sert de papier d’identité pour tout. Chaque électeur devant aller faire valider sa cedula deux semaines avant la votation afin que le CSE puisse faire les vérifications nécessaires (En aparté, pour recevoir sa cedula, un nicaraguayen doit se rendre dans un chef-lieu d’une municipalité. Il y en a 3 à « proximité de Pueblo Nuevo, tous situé à plus d’une heure de panga. Pas évident donc pour des communautés rurales de trouver le temps et l’argent pour obtenir son papier d’identité qui parfois fait jusqu’à 6mois pour être délivré. De ce que j’ai entendu, il semblerait que 30% de la population dans la région de Wawashang n’a pas sa cedula). Pour ma part, je suis resté à l’entrée de l’école appuyé sur une barrière à observer la procession calme des électeurs. A cause de certaines lois nicaraguayennes qui interdisent de boire de l’alcool, de porter une arme ou de faire du bruit pendant la période de vote (durant 72h depuis le coucher du soleil avant le jour du vote) l’ambiance était sereine. Cela faisait bizarre, car normalement avec la quantité de gens qui était présent dans le village, il y a toujours du bruit ou de la musique. Ce jour-là, l’animation était silencieuse.
Après avoir attendu et vu le défilement des gens, je ne voulais pas rentrer bredouille. J’ai donc demandé au policier si je pouvais entrer et observer ce qui se passait. M’ayant interrogé sur mon appartenance politique, j’ai reçu l’autorisation d’entrer (waouh, quelle surprise). Sans mentir, j’ai répondu que j’étais là pour comprendre le fonctionnement du scrutin et que j’étais sous aucune influence de quelconque parti.
Je me suis donc approché des délégués du CSE et des observateurs de partis pour me renseigner d’avantage sur le déroulement de vote. A l’entrée des trois salles de classes, il y avait des listes affichées pour dire dans quelle salle de vote aller remplir son bulletin. Il n’était pas toujours évident de s’approcher de ces listes et certains nicas demandaient l’aide de délégués du CSE pour connaître quelle file rejoindre. Une fois cela réussi, il faut attendre son tour de vote. Pour se protéger du soleil matinal quelques parapluies avaient fleuris les files d’attente. Une fois sur le palier de la salle de vote et ayant reçu l’invitation du délégué CSE, l’électeur entre dans la salle de classe spécialement aménagée pour l’élection. Il se dirige vers le bureau du délégué qui lui prend sa cedula, reçoit son bulletin de vote et les explications qui vont avec. Il s’en va ensuite derrière un carton estampillé : « CSE ; Fortaleciendo la Democracia » pour mettre ses 4 croix.
Après coup, il se dirige vers l’urne de vote, là aussi un carton du CSE. Puis retourne au bureau où on lui redonne sa cedula après l’avoir biffé de la liste de vote. Pour éviter toute fraude, le pouce droit de chaque votant est marqué à l’encre indélébile. L’électeur sort ainsi du bureau de vote avec un petit papier sur son doigt et la fierté du devoir accompli.
J’ai profité d’être dans l’arène pendant une heure pour discuter sur le nombre de fois que les gens allaient voter (à priori une fois chaque 4ans, comparé à nos 2-3fois par an c’est le fossé), sur leur manière de s’habiller comme un dimanche, sur la distance entre leur maison et ce bureau de vote et sur leur espérance du résultat. Tout cela était bien captivant et enrichissant, mais je ne suis pas sûr que le poids des quelques 1’000 votants de Pueblo Nuevo ait pesé lourd dans la balance ortegane.
Mais revenons un peu sur l’expérience d’un scrutin à Wawashang, comme je le mentionnais dans mon précédent article sur les élections.
Dimanche 6 novembre 2011, le bureau de vote de Pueblo Nuevo et de toute la région se trouvait à l’école Bello Amanecer. Il a ouvert à 6h le matin et cela jusqu’à 18h le soir. Il était tenu par les délégués du conseil suprême électoral (CSE) en provenance de Laguna de Perlas, chef-lieu de la municipalité. Des observateurs des différents partis étaient également présents pour vérifier que le scrutin se passe sans disfonctionnements. A Pueblo Nuevo, trois salles de classe avaient été ouvertes pour l’occasion. De ce que j’ai compris d’un délégué du CSE, c’est pour aller plus rapidement. Ça n’a pas empêché les longues files d’attente sous le chaud soleil du Nicaragua.
Pour ma part, j’ai rejoint l’école à 9h. Au portail d’entrée, trois policiers faisaient le tri. Ne pouvait entrer que les gens muni d’une carte de vote. En fait, il s’agit ici de leur cedula qui contient leur numéro d’identité (un peu comme notre numéro AVS) et qui sert de papier d’identité pour tout. Chaque électeur devant aller faire valider sa cedula deux semaines avant la votation afin que le CSE puisse faire les vérifications nécessaires (En aparté, pour recevoir sa cedula, un nicaraguayen doit se rendre dans un chef-lieu d’une municipalité. Il y en a 3 à « proximité de Pueblo Nuevo, tous situé à plus d’une heure de panga. Pas évident donc pour des communautés rurales de trouver le temps et l’argent pour obtenir son papier d’identité qui parfois fait jusqu’à 6mois pour être délivré. De ce que j’ai entendu, il semblerait que 30% de la population dans la région de Wawashang n’a pas sa cedula). Pour ma part, je suis resté à l’entrée de l’école appuyé sur une barrière à observer la procession calme des électeurs. A cause de certaines lois nicaraguayennes qui interdisent de boire de l’alcool, de porter une arme ou de faire du bruit pendant la période de vote (durant 72h depuis le coucher du soleil avant le jour du vote) l’ambiance était sereine. Cela faisait bizarre, car normalement avec la quantité de gens qui était présent dans le village, il y a toujours du bruit ou de la musique. Ce jour-là, l’animation était silencieuse.
Après avoir attendu et vu le défilement des gens, je ne voulais pas rentrer bredouille. J’ai donc demandé au policier si je pouvais entrer et observer ce qui se passait. M’ayant interrogé sur mon appartenance politique, j’ai reçu l’autorisation d’entrer (waouh, quelle surprise). Sans mentir, j’ai répondu que j’étais là pour comprendre le fonctionnement du scrutin et que j’étais sous aucune influence de quelconque parti.
Je me suis donc approché des délégués du CSE et des observateurs de partis pour me renseigner d’avantage sur le déroulement de vote. A l’entrée des trois salles de classes, il y avait des listes affichées pour dire dans quelle salle de vote aller remplir son bulletin. Il n’était pas toujours évident de s’approcher de ces listes et certains nicas demandaient l’aide de délégués du CSE pour connaître quelle file rejoindre. Une fois cela réussi, il faut attendre son tour de vote. Pour se protéger du soleil matinal quelques parapluies avaient fleuris les files d’attente. Une fois sur le palier de la salle de vote et ayant reçu l’invitation du délégué CSE, l’électeur entre dans la salle de classe spécialement aménagée pour l’élection. Il se dirige vers le bureau du délégué qui lui prend sa cedula, reçoit son bulletin de vote et les explications qui vont avec. Il s’en va ensuite derrière un carton estampillé : « CSE ; Fortaleciendo la Democracia » pour mettre ses 4 croix.
Après coup, il se dirige vers l’urne de vote, là aussi un carton du CSE. Puis retourne au bureau où on lui redonne sa cedula après l’avoir biffé de la liste de vote. Pour éviter toute fraude, le pouce droit de chaque votant est marqué à l’encre indélébile. L’électeur sort ainsi du bureau de vote avec un petit papier sur son doigt et la fierté du devoir accompli.
J’ai profité d’être dans l’arène pendant une heure pour discuter sur le nombre de fois que les gens allaient voter (à priori une fois chaque 4ans, comparé à nos 2-3fois par an c’est le fossé), sur leur manière de s’habiller comme un dimanche, sur la distance entre leur maison et ce bureau de vote et sur leur espérance du résultat. Tout cela était bien captivant et enrichissant, mais je ne suis pas sûr que le poids des quelques 1’000 votants de Pueblo Nuevo ait pesé lourd dans la balance ortegane.
3 nov. 2011
4 mois de service civil au Nicaragua
Pour relater un peu plus mes activités et quelques anecdotes de mon service civil, le courrier neuchâtelois du mercredi 2 novembre publie un article sur mon expérience. En voici l’extrait.
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