26 août 2011
8 semaines, lu dans LHI
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23 août 2011
Comme des gouttes de vapeur d'eau
Après avoir installé un nouveau réservoir utilisé pour la production d'eau de boisson en bouteilles, l'amélioration du système de micro-irrigation a été mon second projet concret à Wawashang.
Le centre d'agroforesterie de Wawashang a pour mission de préserver les ressources naturelles de manière durable. Pour ce faire, deux pépinières existent dans lesquelles de jeunes plants sont mis en culture pour être plantées dans les parcelles du centre ou vendues à d'autres exploitations. Une condition essentielle au bon fonctionnement de ces pépinières est la disponibilité en eau pour l'irrigation des parcelles et des pousses d'arbres. Chacune d'elles se trouvent à proximité d'un point d'eau qui possède sa propre génératrice et une pompe.
A la pépinière 1, un système de micro-irrigation a été installé en plus de quatre blocs d'irrigation par asperseurs standards. Ces micro-asperseurs permettent de nébuliser l'eau et ainsi faire germer les graines dans le germinateur qui seront ensuite utilisées dans la pépinière. Malheureusement depuis quelques temps, le système est en panne. Pour améliorer et le remettre en fonction, il faut installer un plus grand réservoir et aussi remettre un système de captage d'énergie solaire pour faire fonctionner la pompe des micros-asperseurs.
Mon travail a consisté à organiser et réaliser la construction d'une conduite d'eau pour l'alimentation du nouveau réservoir. Deux jours ont été nécessaires pour faire les tranchées, construire la conduite et reboucher le tout sur environ 100m et sans machine. Le troisième jour a servi à renforcer le support existant pour résister au poids du nouveau réservoir plein (1'200 litres = 1,2 tonne) et à assembler toute la tuyauterie (tubes, vannes, coudes, pompe).
Différentes personnes du centre ont participé à ces travaux, notamment les travailleurs de la pépinière 1, le chef de l'atelier du centre (Herman qui sait tout faire) et l'ingénieur responsable de l'équipe technique du centre (Don Reynaldo). C'était très intéressant et enrichissant de travailler avec eux. Au final, le système de micro-irrigation avec ses micro-asperseurs à vapeur d'eau fonctionne de nouveau.
Les images ci-dessous illustrent les étapes de travail
15 août 2011
Pueblo Nuevo, le village d’à côté.
chose à faire. Pourtant depuis l'arrivée de Fadcanic dans la région et
le développement du centre de formation et de compétence en
agroforesterie, la communauté de Pueblo Nuevo qui ne comptait que
quelques maisons il y a une quinzaine d'année s'est particulièrement
développée. Elle forme actuellement le village de Pueblo Nuevo situé à
environ 1km du Centre de Wawashang. Pour transporter les travailleurs,
le petit bateau de Fadcanic effectue chaque jour plusieurs
allers-retours (matin, midi et soir). Un chemin existe, mais il n'est
pas toujours praticable selon les précipitations.
Pueblo Nuevo, situé au bord du rio Wawashang à 20 km de la lagune est
un village d'environ 150 maisons. Au Nicaragua, les populations
rurales se comptent au nombre de maisons qu'elles contiennent. En
considérant que dans chaque maison vivent entre 5 et 7 personnes,
Pueblo Nuevo a une population d'environ 1'000 habitants. Le village ne
possède ni voiture, ni transport en commun, on se déplace à pied ou à
cheval. Les parkings locaux sont d'ailleurs très originaux. Des
chemins en béton ont été construits ; ils officient comme rues. Dans
la rue centrale, on trouve une école, des magasins, quelques bars,
deux églises et aussi des habitations.
L'évolution du village dépend fortement des activités économiques et
des catastrophes naturelles. En effet, lors du dernier ouragan IDA en
2009, une grande partie des maisons ont été détruites. Le commerce
s'effectue pendant les wknd. Les campesiños reviennent de leurs fermes
pour vendre leurs produits et faire leurs achats. Généralement, ils
profitent également pour boire quelques verres.
Les ressources principales de Pueblo Nuevo sont le bois et les
cultures de palmes, de cocos et de bananes. Un problème de la région
est l'exploitation abusive de la forêt tropicale primaire, contenant
un écosystème typique de la région et des espèces rares (et de ce fait
économiquement intéressantes). Une grande partie de cette forêt est
actuellement de deuxième génération, voire de troisième, et sa
diversité n'est pas très variée. Les nouvelles plantations de cocos,
de palmes et de bananiers se réalisent sur brulis, c'est-à-dire après
avoir incendié la forêt tropicale humide. Ce problème écologique
diminue la fertilité des sols et augmente les possibilités d'érosion
du sol engendrant d'autres problèmes (diversité biologique, stabilité
des terres, habitats faunistiques,...). A noter que dans la région, il
pleut 3x plus qu'en Suisse (jusqu'à 4.5m/année). Les défis
environnementaux aux abords de Pueblo Nuevo sont nombreux.
Au niveau des services communautaires, l'eau potable courante n'existe
pas. Pour s'approvisionner, il faut compter sur son propre puits.
Quelques puits communautaires ont été construits. Pour
l'assainissement, il n'y a aucun aménagement. Les principaux bâtiments
comme l'école ou les églises possèdent des fosses septiques qui ne
sont jamais vidées. L'électricité courante est distribuée grâce au
fonctionnement d'une génératrice. Le combustible y est
particulièrement cher puisqu'il vient de Laguna de Perlas à 50km ou
même Bluefields à 100km.
Pour l'instant, je n'ai pas encore vu la mairie, ni l'organisation du
système de santé ; par contre la police oui ! Il semblerait que Pueblo
Nuevo est un village plutôt dangereux en soirée le wknd. Éloigné des
autres villes, les règlements de compte se font de manière anarchique,
normalement après quelques verres. Les investigations des forces de
l'ordre restent souvent sans résultats.
Le 14 septembre, c'est la fête nationale qui commémore l'indépendance
du Nicaragua vis-à-vis de la mère patrie espagnole. Depuis quelques
semaines, il y a tous les jours des répétitions pour le cortège
qu'effectueront, au son rythmé des tambours, les élèves de l'école.
Ils se baladeront dans les rues étroites du village. Le spectacle
s'annonce particulièrement plutôt bruyant, mais intéressant !
Je me réjouis de vivre les prochaines particularités que me réservera
ce village.
7 août 2011
Traitement de l’eau potable
Le centre souhaite vendre de l’eau de son puits principal aux communautés alentours. Pour cela une chaine de traitement a été installée (filtre, charbon actif, ultra-violet). Le seul problème c’est que le système de chloration ne fonctionne plus. Nous avons donc installé un réservoir d’1m3 à côté du réservoir existant de 2,5m3 pour les eaux de boissons et de cuisson. Nous avons complété le système de traitement afin de pouvoir chlorer l’eau et remplir les bombonnes d’eau potable de 5 galons (~18litres) sans utiliser la pompe du puits. Nous avons percé le mur du local de traitement, couper et assembler les tubes PVC (comme des lego) et fait les essais de pression et de qualité. Il s’avère que tout fonctionne, youhou ! Pour les tests de qualité, il faudra encore la confirmation d’un laboratoire de Bluefields, mais tout semble en ordre.
Il est fort agréable de pouvoir enfin faire du concret ici à Wawashang. Cela n’est pas fini, car il y a encore pleins de possibilité d’améliorer des éléments liés à l’eau (eau d’irrigation, évacuation et traitement des eaux usées, canalisation des eaux de pluies,…).
2 août 2011
Bluefields, 10jours au rythme de la ville
Plus précisément, ces 9 jours me permettent également de renforcer mon expérience de la costa caribe et de me sentir un peu moins isolé. Pascal et Isabelle m’ont préparé un programme très divertissant pour l’ensemble de la semaine et du wknd passé à Bluefields (soirée avec le maire de la ville, avec d’autres coopérants, découverte de resto et d’endroit sympas dans la ville, comme le parc central, la disco-bar Heros ou encore la vue imprenable sur la ville depuis le bar La Loma). Nsou avons également pu expérimenter le morning jog : départ à 6h pour aller courir 30 à 40 minutes dans les rues quasi désertes de la ville ; la pluie ca mouille mais ça fait surtout bien rigoler les bluefileños qui se sortent de chez eux.
J’ai également pu ressentir l’ambiance chaleureuse (et humide parfois) de la costa caribe ; entendre les bruits de ville (voitures, animaux, chaine hifis et j’en passe), découvrir les aliments étranges et colorés des échoppes de rues ou du super, flâner dans les magasins d’articles ménagers pour équiper ma chambre de Wawashang. Les rues de Bluefields fourmillent d’indigènes aux appartenances ethniques multiples (indiens, caraïbens, asiatiques,…), qu’il n’est pas toujours facile de comprendre. Le trafic est essentiellement composé par le ballet chaotique des taxis multicolores (il y a des Hyundai Atoz ou des Kia Visto, trouvez la différence : aide).
Bref ces quelques jours m’ont permis de recharger mes batteries pour attaquer les 3 prochaines semaines dans la forêt tropicale. J’ai également pu gouter aux variations bienvenues des repas, avec comme bouquet final un somptueux brunch du 1er août avec tout ce qu’il fallait, miam ! Place maintenant au travail de terrain.